Surpoids de l'enfant et de l'adolescent

 

 

Rappel

En France, un enfant sur 10 présente un excès de poids à l’âge de 10 ans. En Corse, les chiffres sont encore plus sévères, et la région arrive en tête pour le taux d’obésité chez les filles. L’OMS parle même d’une « épidémie » d’obésité. Le gouvernement en a fait une de ses priorités à travers le Programme National Nutrition Santé (PNNS).

 

Pourquoi la prévention ?

La première conséquence du surpoids chez l'enfant est psychologique. En effet, moqueries et mal-être ont des répercussions sur la santé psychologique de l’enfant, plus encore de l’adolescent dont l’image corporelle est très importante. Ces souffrances,  pouvant se prolonger à l’âge adulte, le marginalise peu à peu avec un risque de mise à l’écart de la société.

Un excès de poids chez l’enfant n'étant pas pris en charge à temps entraîne dès l'enfance ou à l'âge adulte des pathologies telles que le diabète, l’hypertension, une apnée du sommeil, des complications articulaires avec le risque grave de nécrose de la hanche appelé épiphysliolyse…

 

 

Comment définir le surpoids de l’enfant ?

L’indice de masse corporelle de l’enfant se calcule de la même façon que chez l’adulte.

]IMC= Poids ((kg)/ Taille (m) x Taille (m))

Cette valeur d’IMC doit être reportée régulièrement sue la courbe de corpulence figurant sur le carnet de santé de l’enfant. Il faut le peser et le mesurer au moins trois fois par an. Le pédiatre, le médecin traitant ou la médecine scolaire sont les professionnels de santé les plus concernés pour dépister un début de surpoids. Cela peut également être un médecin ou pharmacien nutritionniste, un endocrinologue, un bilan nutritionnel réalisé en milieu hospitalier.

En consultation, je lirai attentivement cette courbe car elle donne des renseignements précieux sur l'évolution du surpoids chez votre enfant. 

 

Pourquoi le surpoids chez l’enfant?

Il faut toujours farder à l'esprit que l'obésité est une maladie de cause avant tout essentiellement génétique. Certains enfants vont prendre du poids facilement alors que d'autres pas du tout. Malgré tout l'environnement est primordial et d'autres facteurs rentrent en jeu.

L’absence ou l’insuffisance d’activité physique/sportive chez l’enfant joue un rôle majeur dans la survenue du surpoids. Le temps passé devant les écrans (ordinateur, télévision, tablette, téléphone portable…) augmente le risque.

Le vagabondage alimentaire est la principale source d’excès alimentaire. Il s’agit de toute prise alimentaire en-dehors des heures de repas et de goûter. C’est souvent des aliments sucrés (liquides ou solides) et/ou gras. Quelquefois, parce que l’enfant les consomme en faisant autre chose (télé, tablette, eux…), il n’a presque pas conscience de ce qu’il mange.

Un déséquilibre alimentaire est également une des raisons du surpoids.

Les recommandations nutritionnelles doivent rester simples, avec un rééquilibrage alimentaire, sans forcement chercher à perdre du poids, mais plutôt à le maintenir, surtout si l’enfant n’est « qu’en surpoids », et non au stade d’obésité.

Il faut éviter de mettre l’enfant au régime, engendrant faim et frustrations souvent encore plus mal vécues à cet âge-là et risquant d’être le début de pertes et prises de poids répétées, appelées régimes « yoyo ». Un régime trop strict pourrait avoir des répercussions négatives sur sa croissance et son développement.

La prédisposition génétiquetous les enfants ne prennent pas le même poids avec un apport nutritionnel et calorique identique. L’arrêt de la prise de poids ne peut pas se faire sans la volonté de l’enfant de modifier ses comportements alimentaires et hygiéno-diététiques. Il s’agit donc de le responsabiliser sans le culpabiliser.

 

Comment prévenir le surpoids et l’obésité chez l’enfant et l’adolescent ?

Il s’agit d’augmenter l’activité physique, de diminuer la sédentarité, d’équilibrer les apports alimentaires.

Pour chaque enfant, les recommandations vont varier en fonction de son mode de vie, de ses goûts, de sa volonté à maîtriser sa prise de poids…

Une prise en charge psychologique peut souvent aider à régler certains conflits à l’origine du dérèglement de la prise alimentaire. Il s’agit de ne pas laisser l’enfant compenser des contrariétés avec une alimentation plaisir trop grasse ou trop sucrée.

Le rôle des parents est évidemment primordial pour l’accompagnement de l’enfant dans cette démarche. Ils doivent être à l’écoute, adapter les achats et leur propre comportement alimentaire et sportif à celui de l’enfant. Ils doivent surtout savoir lui dire non devant une demande injustifiée d’aliments trop caloriques, savoir le motiver pour avoir une activité sportive et diminuer le temps d’écran.

 

Quelques recommandations simples...

  • Ne pas se faire dispenser de cours EPS (éducation physique et sportive) pour des raisons injustifiées

  • De la même façon, se tenir à l’activité sportive choisie en début d’année, et y aller aussi souvent que possible

  • Etablir des repas et des collations à heure fixe, si possible pris en famille, supprimer tout grignotage

  • Consommer tous les jours des fruits, des légumes, des protéines animales, des féculents, des produits laitiers comme le lait ou les yaourts.

  • Faire attention aux boissons souvent très sucrées proposées aux enfants (sodas, jus de fruits…)…

 

Source : Prévention Santé APS/ D.U Surpoids enfant et adolescent Paris Sorbonne Université