La sarcopénie

La perte de masse musculaire au cours du temps

Qu’est-ce que la sarcopénie ?

La sarcopénie est une diminution progressive de la masse musculaire squelettique liée à l’âge. Il s’agit surtout d’une atrophie des fibres musculaires de type 2 (fibres à contraction rapide sollicitées lors d’exercices brefs mais intenses).

Elle représente un facteur de vulnérabilité et peut s’observer même chez une personne bien portante.

Le diagnostic doit tenir compte de la diminution de la masse musculaire mais également de l’altération de la fonction musculaire.

 

Quelles en sont les causes ?

La diminution de l’activité physique et la sédentarité liée à l’âge altèrent la fonction musculaire.

Il se crée également avec le temps un déséquilibre entre les processus de synthèse et de dégradation protéique. Chez la personne âgée, les acides aminés d’origine alimentaire sont retenus par le foie et l’intestin et sont donc moins disponibles pour participer à la synthèse protéique musculaire. De même, à chaque épisode pathologique aigu, le catabolisme protéique est accru sous l’effet de certains médiateurs de l’inflammation. Celle-ci puise alors dans ses réserves musculaires ;

De même, la synthèse d’hormones anabolisantes (testostérone, hormone de croissance, IGF) diminue avec l’âge.

Enfin, chez la personne âgée, on observe fréquemment une diminution de la consommation protéique du fait de troubles de l’odorat et du gout, de facteurs socio-économiques, d’un mauvais état bucco-dentaire et de troubles cognitifs. La prise médicamenteuse souvent importante contribue également à majorer les troubles de l’appétit.

 

Quelles en sont les conséquences ?

Trois principalement avec une altération de la fonction locomotrice, des modifications métaboliques et une diminution de la réserve d’acides aminés.

La sarcopénie induit une fatigabilité et des difficultés de mouvement qui augmentent les risques de chutes et de fractures.

Les modifications métaboliques sont une diminution de la masse maigre au profit de la masse grasse (allongement des demi-vies des médicaments liposolubles et modification d es volumes de distribution), une baisse de la sensibilité à l’insuline (les muscles sont un site de captation du glucose), et une baisse de la densité osseuse aggravant le risque de chute.

Enfin, une diminution de la réserve d’acides aminés provoque une baisse des défenses immunitaires et un retard de cicatrisation.

 

La prévention

Il s’agit alors :

  • D’augmenter les apports protéiques en enrichissant chaque apport alimentaire (dés de jambon, œufs en préparation, fromage, poudre de lait…)
  • D’éviter les périodes de jeunes nocturnes trop longues en retardant l’horaire du diner et en avançant celui du petit-déjeuner. Aux trois repas principaux, on veillera à rajouter une collation en matinée et en après-midi.
  • Promouvoir une activité physique régulière car elle permet de conserver la masse musculaire et stimule l’appétit. Des exercices posturaux et en résistance peuvent être prescrits lors de séances de kinésithérapie.
  • Conseiller des visites régulières chez le dentiste afin de prévenir les difficultés de mastication, lesquelles entravent, notamment, la consommation de viande.
  • Corriger une dénutrition (qui aggrave la sarcopénie) par des compléments nutritionnels oraux hyperprotidiques
  • Eviter la prise de médicaments et d’eau en début de repas, ce qui diminue l’appétit.

 

 

source: Le Moniteur des Pharmacies N°2935