Le suivi micronutritionnel dans la chirurgie de l'obésité

 

 

L’obésité



Le surpoids et l’obésité sont le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial.

L’obésité se définit comme un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30. L’IMC est un calcul tenant compte du poids et de la taille de l’individu.

 

Classement de l’IMC

Surpoids

IMC entre 25 et 29,9

Obésité de classe 1

IMC entre 30 et 34,9

Obésité de Classe 2

IMC entre 35 et 39,9

Obésité morbide

IMC supérieur ou égal à 40

 

 

Définition de "Morbide"

Qui relève de la maladie, la caractérise ou en résulte; maladif, pathologique
    

L’obésité morbide est souvent associée à de nombreuses maladies (diabète, dyslipidémie, hypertension artérielle, infarctus, syndrome d’apnée du sommeil…).

En France, les chiffres de l’enquête ObEpi (enquête épidémiologique du surpoids et de l’obésité) 2012 comptent 32,3% de personnes en surpoids, et 15% de personnes en situation d’obésité, cela correspond donc à plus de 21 millions de personnes en surpoids ou obèses, et ce avec la persistance de disparités régionales et/ou sociales.

Chez les enfants de 5-6 ans, la Corse se classe troisième sur 28 académies, en tête pour le taux d’obésité chez les filles.

 

La Micronutrition et la chirurgie de l’obésité



La chirurgie de l’obésité ou chirurgie bariatrique vise à diminuer le volume alimentaire ingéré par réduction du volume de l’estomac dans le but d'entraîner une perte de poids à long terme; elle peut y associer une diminution de l'absorption des aliments par l’organisme.


Etymologie du mot "Bariatrie"



Se retrouve dans la langue grecque avec baros = poids, et iatros = médecin

Le terme en lui-même de « bariatrique » signifie l’étude et la prise en charge de l’obésité.


L’indication de chirurgie d’obésité ne peut être posée que chez des patients ayant bénéficié d’une prise en charge multi-factorielle pendant plusieurs mois (diététique, activité physique, psychologique…), avec échec des traitements classiques.

La condition préalable est un IMC supérieur ou égal à 40 si le patient ne présente pas de comorbidités, supérieur ou égal à 35 si des pathologies relatives à son obésité sont présentes.



Définition de "Comorbidité"



Présence d’un ou plusieurs troubles ou maladies, associés à un trouble ou une maladie primaire.

 
La Haute Autorité de Santé (HAS) a établi plusieurs contre-indications pour cette chirurgie, et les différents professionnels de santé intervenant lors du bilan global doivent en référer au chirurgien. Celui-ci prend avec son équipe la décision finale d’indication, ou pas, de chirurgie.

Après l’opération le patient doit alors réapprendre à s’alimenter avec son nouvel estomac, c’est la réintroduction alimentaire.

Le maintien de la perte de poids, et donc la réussite de la chirurgie de l’obésité sur le long terme, dépend de quatre facteurs :

  •     Le geste chirurgical
  •     La réussite de la réintégration alimentaire
  •     La qualité du suivi chirurgical, nutritionnel, psychologique et l’aptitude du patient à s’y conformer
  •     L’implication du patient dans la modification de son comportement hygiéno-diététique (équilibre alimentaire, activité sportive, respect des recommandations)



    

".... En outre, elle (la chirurgie de l'obésité) ne permet pas à elle seule de perdre du poids et de le stabiliser dans le temps. Elle n'est efficace qu'à condition de modifier ses habitudes alimentaires, d'augmenter son activité physique et d'être suivi médicalement à vie."

Extrait de la Haute Autorité de Santé (texte officiel)


     
La micronutrition est fortement impliquée dans le suivi de ces patients opérés. En effet, du fait de la diminution des apports alimentaires, de la diminution de l'absorption des aliments par l’organisme, et quelquefois d’un déséquilibre alimentaire persistant malgré les recommandations nutritionnelles, ces patients sont souvent en déficit micro-nutritionnel (vitamines, minéraux, oligo-éléments, acides gras...).

Les vitamines les plus concernées sont les vitamines A, D, B1, B9, B12. Les minéraux déficitaires sont souvent le calcium, le magnésium,  le zinc, le sélénium.

Il s’agit alors d’évaluer régulièrement l’état de ces déficits par la prescription de bilans vitaminologiques, et de les traiter par des compléments alimentaires adaptés associés à des conseils nutritionnels.

En effet, un déficit en vitamines B1, B12, en potassium, peut rapidement avoir des conséquences graves et irréversibles s’il n’est pas traité à temps.


Pour aller plus loin : publication

Caroline Lieutier Vialle, Jean-Luc Luciani, Aurélia Vaillant,
Rôle d’un pharmacien dans la prise en charge du patient en chirurgie bariatrique,
Actualités Pharmaceutiques, Volume 57, Issue 573, 2018, Pages 50-53, ISSN 0515-3700, https://doi.org/10.1016/j.actpha.2017.11.031. (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0515370017305244)

Résumé :
L’exemple de la prise en charge du patient en chirurgie de l’obésité permet de définir le rôle du pharmacien d’officine au sein d’une équipe pluridisciplinaire dans le cadre d’une évolution professionnelle. Il y met en œuvre ses qualités d’écoute et d’empathie, établit un lien entre le malade et les professionnels de santé et, grâce à sa spécialisation en micronutrition, intervient à toutes les étapes de l’accompagnement. Retour d’expérience.